Grimper dans les Fann mountains au Tadjikistan.

Introduction

Le Tadjikistan est un pays d’Asie centrale enclavé entre au Nord par le Kirghizistan et l’Ouzbékistan, à l’Est par la Chine et au Sud par l’Afghanistan. Sa Capitale est Douchanbé, principale place économique et politique du pays, peuplé d’environ dix millions d’habitants, parlant le Tadjik, le Russe pour les affaires et le tourisme.
La principale source de revenu du pays est l’agriculture, cependant les capitaux arrivent également de Russie via des emplois de services.

Historiquement, le Tadjikistan a été un lieu de conquête et d’influence religieuse à travers les siècles dans cette zone. À la suite de la chute de l’URSS, le pays a obtenu son indépendance en 1991. L’exercice politique reste compliqué dans ce pays tourmenté ayant connu deux vagues de guerre civile de 1992 à 1997 et plus récemment en 2017.
Globalement, la population a un sentiment de nostalgie de la période soviétique lors de laquelle la richesse créée était équitablement redistribuée.

Nous sommes allés grimper dans les Fann mountains, un massif calcaire dans le Gissar Alia, connue pour ses sommets et ses lacs d’altitudes.

Profitant d’un camp d’alpinisme appelé Alaudin Vertikal alpine camp à 2700 m, il nous a été possible de rayonner sur tout un massif dont le principal sommet est le Chimtarga (5489m), ses satellites Energia (5120m) et Zamok (5049m) et leurs voies normales facilement accessibles.

De nombreuses voies ont été ouvertes lors des championnats annuels d’alpinisme russes depuis les années 70. La bibliographie sur place est abondante et très détaillée, elle nécessite toutefois de lire le russe et de comprendre la méthode d’ascension locale.

L’alpinisme russe se pratique par cordée de deux voire trois personnes. Les rôles sont répartis de la manière suivante : un grimpeur, évoluant sans sac, avec le matériel de protection en libre et en artificiel, un assureur fixant et renforçant les relais et un porteur, véritable mule en charge de la logistique, du bivouac et des repas. Cette stratégie d’ascension nécessite des qualités physiques fondamentales afin pour les deux suiveurs de se hisser à la poignée Jumar pendant toute l’ascension, seul le leader passant les difficultés en libre ou en artificiel. Toutefois, les usages changent peu à peu et l’escalade en libre s’attribue davantage de place qu’auparavant.

Les voies sont très peu répétées, peu ou pas de matériel est laissé dans les voies et les ascensions sont souvent longues, six heures d’approche, quinze à vingt heures d’ascension et 6 heures de descente, avec tout le matériel, un sac de 60 litres minimum est conseillé comme le Blue Ice Stache 60.

Le rocher est globalement délité aux socles jusqu’à 4300 m, devenant compact au-delà. L’étage nival s’atteint à 5000 m environ en fonction des expositions. Le rocher est soumis à des amplitudes thermiques très importantes, cela provoquant des éclatements de roches sporadiques à prendre en considération lors du choix des voies.

Du côté du matériel, deux cordes d’attache triple norme et une tagline feront l’affaire, deux sets de friends sont utiles, un seul Camalot C4 3 et 4 suffiront, un jeu de pitons (X10), un third tool faisant office de piolet court et marteau est indispensable, quelques câblés et vingt mètres de cordelette complèteront le reste de la quincaillerie. Un kit crevasse est également nécessaire. Des crampons légers et compactes (Harfang Alpine) et une paire de piolets alpins légers (Akila).

En complétant avec une tente légère, un réchaud, tapis de sol et sac de couchage, il est possible de s’avancer en altitude, de s’acclimater rapidement et de couper en deux l’effort. Globalement, l’eau ne manque pas, il est toutefois indispensable de la faire bouillir ou de disposer d’un Steripen pour éviter les désagréments gastriques.

Ce voyage aura été l’occasion de s’immerger à 100 % dans la culture alpine russe, de comprendre cette approche dans un pays magnifique, très semblable au Pakistan, offrant des paysages magnifiques et authentiques.